15/12/2007 Le Matin Dimanche (le plus important hebdomadaire francophone de Suisse)
Dès 199 francs, on peut s'offrir un des anciens safes de la banque lausannoise dans lesquels les nantis planquaient lingots, billets et bijoux

FANTASME Les coffres de la Banque fédérale sont à vendre

Le cliché revient dans tous les films d'espionnage: le héros ou le méchant se fait conduire dans la salle de «safes» d'une grande banque suisse. Le banquier sort délicatement une boîte métallique, parmi des milliers d'autres. Il donne un tour de clé et laisse le client seul. Ce dernier introduit une autre clé dans l'imposante serrure. Il peut alors contempler son trésor en toute tranquillité: liasses de billets de banques, collection de faux passeports, lingots et pièces d'or.

Dorénavant, on peut jouer aux riches ou aux espions chez soi. François Micheloud, spécialisé dans l'établissement de personnes fortunées en Suisse, a racheté les boîtes des «safes» de l'ancienne Banque Fédérale de Suisse à Lausanne. Cet établissement, fondé en 1874 par un ancien président de la Confédération, a été repris par l'UBS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

«J'ai des clients dans le monde entier pour ces objets mythiques, Américains, Britanniques, Français, Allemands. Il s'agit souvent de banquiers, de notaires, de gestionnaires de fortune», note François Micheloud. Certains mettent dans la boîte de «safe» des chocolats suisses «lingots d'or». D'autres commandent simplement la porte de la boîte, qui pèse tout de même 1,3 kg, pour s'en servir comme presse-papiers sur leur bureau.

Certificat d'authenticité Bref, ces boîtes estampillées d'un numéro, ces serrures, ces clés, délivrées avec un certificat d'authenticité, font d'autant plus rêver qu'aujourd'hui dans les chambres fortes des établissements bancaires, il n'y a plus que des boîtes en plastique... Le prix du fantasme? A partir de 199 francs.

Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire bancaire suisse, un site propose des documents très originaux, comme cet encart publicitaire de la Banque fédérale montrant justement la salle des «safes» au 2e sous-sol de la banque.